Le stambali est un style musical et de danse profondément enraciné dans la culture tunisienne, spécifiquement dans le sud du pays, et il est également présent dans d’autres régions d’Afrique du Nord. Ce genre musical est une expression vivante de l’héritage africain en Tunisie, et il occupe une place importante dans la vie culturelle et sociale de la communauté. Ce texte explore en profondeur l’origine, l’historique, les instruments, la structure musicale, les danses et les artistes associés au stambali.

Origine

Le stambali trouve ses racines dans l’histoire de l’Afrique subsaharienne et de la migration forcée des populations africaines vers l’Afrique du Nord. Ce mouvement a été provoqué par les routes commerciales transsahariennes, qui ont transporté non seulement des marchandises, mais aussi des personnes, des cultures et des traditions. Le stambali, en particulier, est issu des pratiques spirituelles des populations venues de l’Afrique de l’Ouest, notamment des régions aujourd’hui connues sous le nom de Mali, Niger et Nigeria. Ces communautés ont apporté avec elles des rituels religieux et des pratiques musicales qui ont évolué pour devenir ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de stambali.

Historique

L’histoire du stambali est étroitement liée à celle de la diaspora africaine en Tunisie. Les premiers témoignages de la présence du stambali remontent à la période ottomane (1574-1881), lorsque les esclaves africains ont été introduits dans le pays. Ces esclaves ont apporté avec eux leurs traditions musicales et spirituelles, et le stambali est né de la nécessité de préserver leur héritage culturel dans un environnement étranger et souvent hostile.

Le stambali a commencé à se structurer autour des zawiyas, qui sont des centres religieux soufis où les rituels de transe et de guérison étaient pratiqués. Ces zawiyas ont joué un rôle crucial dans la préservation et la diffusion du stambali, permettant aux communautés africaines de maintenir un lien avec leurs racines spirituelles et culturelles. Au fil du temps, le stambali est devenu une partie intégrante de la culture tunisienne, adoptant des éléments locaux tout en conservant ses caractéristiques africaines distinctives.

Instruments

Les instruments du stambali sont essentiels pour créer l’atmosphère hypnotique et envoûtante qui caractérise ce genre musical. Les principaux instruments utilisés sont :

– **Le gombri** : C’est un luth à trois cordes fabriqué à partir d’une caisse de résonance en bois recouverte de peau de chèvre. Le gombri produit un son profond et résonnant qui constitue la base rythmique du stambali. Il est souvent joué par le chef de cérémonie, qui guide le rituel.

– **Les qraqeb** : Ce sont des castagnettes en métal qui produisent un son percussif et métallique. Les qraqeb sont jouées par plusieurs musiciens, créant un rythme complexe et syncopé qui accompagne les chants et les danses.

– **Le tambour** : Un instrument de percussion en peau tendue sur un cadre circulaire. Il est utilisé pour rythmer les chants et intensifier les moments de transe.

Structure Musicale

La structure musicale du stambali est caractérisée par des motifs répétitifs et hypnotiques qui favorisent la transe. La musique est modale, s’appuyant principalement sur des modes pentatoniques qui sont communs dans la musique africaine. Les mélodies sont souvent simples mais puissantes, conçues pour être chantées en groupe.

Les harmonies du stambali sont généralement basées sur des drones, créant une atmosphère sonore continue qui soutient les chanteurs et les danseurs. Les chants sont souvent responsoriaux, avec un soliste chantant une phrase suivie par la réponse du chœur. Cette interaction entre le soliste et le chœur est essentielle pour maintenir le flux et l’énergie du rituel.

Danses

La danse est une composante centrale du stambali, et elle est indissociable de la musique. Les danses du stambali sont souvent exécutées en groupe, avec des mouvements qui varient en fonction des étapes du rituel. Les danseurs peuvent entrer dans un état de transe, symbolisant la connexion avec le divin ou les esprits ancestraux.

Les pas de danse du stambali sont généralement simples mais rythmés, et ils suivent le tempo de la musique. Les danseurs se déplacent souvent en cercle, incarnant une forme de communauté et de connexion collective. Les mouvements incluent des balancements du corps, des rotations et des gestes des bras qui imitent les mouvements des animaux ou des esprits invoqués lors du rituel.

Exemples de danses

Certaines vidéos YouTube illustrent parfaitement ces danses rituelles :

Exemples musicaux

Les enregistrements du stambali sont rares, mais certains artistes et groupes ont réussi à capturer l’essence de ce genre musical. Parmi les exemples notables, on trouve :

Artistes

Plusieurs artistes ont contribué à la préservation et à la diffusion du stambali, tant en Tunisie qu’à l’international. Voici quelques figures majeures et moins connues du genre :

– **Baba Khaled** : Un maître du gombri et un gardien des traditions du stambali. Baba Khaled est reconnu pour sa capacité à transmettre l’authenticité et la profondeur spirituelle du stambali à travers ses performances.

***video à venir***

– **Fatouma Ghania** : Une chanteuse et danseuse de stambali, Fatouma est connue pour sa voix envoûtante et son engagement à maintenir vivante la tradition du stambali.

– **Gnaoua Stambali Ensemble** : Un groupe qui fusionne le stambali avec la musique gnaoua, créant un pont entre les traditions musicales africaines et nord-africaines.

– **Ousmane Kouyaté** : Un musicien d’origine malienne qui a adopté le stambali comme moyen d’expression musicale. Il est connu pour ses improvisations innovantes sur le gombri.

– **Zahra Lamine** : Une artiste émergente qui explore les frontières du stambali avec des influences contemporaines, tout en respectant ses racines traditionnelles.

– **Ali Ben Salah** : Un musicien et chercheur qui a consacré sa carrière à documenter et à promouvoir le stambali à travers des enregistrements et des écrits académiques.

Le stambali continue d’évoluer, intégrant de nouvelles influences tout en préservant son essence ancestrale. Sa capacité à s’adapter et à demeurer pertinent dans le contexte culturel moderne témoigne de sa force et de sa résilience en tant que genre musical et rituel.

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