Le Zar est un style musical et rituel ancien originaire de la région du Delta du Nil en Égypte. Il s’agit d’une tradition qui mêle musique, danse et cérémonies spirituelles, souvent utilisées pour guérir et exorciser les esprits. Voici une exploration détaillée de ce style musical fascinant.
Origine
Le Zar trouve ses racines dans les pratiques spirituelles de l’Afrique de l’Est et de la péninsule arabique. Il est pratiqué en Égypte, au Soudan et dans certaines parties de l’Éthiopie. Ses origines restent floues, mais il est généralement admis que le Zar est un syncrétisme de différentes croyances africaines et moyen-orientales, apportées par les échanges commerciaux et les migrations à travers la mer Rouge.
Historique
Le Zar est mentionné pour la première fois dans la littérature historique du Moyen Âge. À l’époque, il était souvent considéré comme un rite païen, mal compris par les observateurs extérieurs. Au fil des siècles, le Zar s’est intégré dans la culture égyptienne, évoluant pour devenir un élément important de la vie sociale et spirituelle.
Au XIXe siècle, le Zar était répandu dans le Delta du Nil. Des communautés entières participaient à ces rituels, qui étaient à la fois des événements sociaux et des cérémonies religieuses. Les sanctuaires du Zar, appelés « turuq », étaient des lieux où les cérémonies étaient régulièrement tenues, souvent dirigées par des femmes appelées « kodiya » ou « sheikha », qui agissaient comme des prêtresses et des guérisseuses.
Les années 1950 et 1960 ont marqué un tournant dans l’histoire du Zar. Avec la modernisation et la sécularisation croissantes de l’Égypte, ces pratiques ont commencé à être marginalisées. Cependant, le Zar a survécu dans certaines communautés rurales et urbaines, préservant ses traditions malgré les pressions extérieures.
Instruments
Le Zar utilise une variété d’instruments de percussion qui créent des rythmes hypnotiques et répétitifs. Parmi les instruments les plus couramment utilisés, on trouve :
– **Tambour (Tabla)** : Un instrument de percussion à deux peaux, frappé à la main, qui produit des sons graves et résonnants.
– **Tambourin (Riqq)** : Un petit tambourin avec des cymbalettes, utilisé pour ajouter des accents rythmiques.
– **Tamboûr (Tanboura)** : Un luth à cinq cordes qui fournit une base mélodique.
– **Sistrum (Sagat)** : Une sorte de hochet métallique utilisé pour marquer le rythme.
– **Daf** : Un grand tambour sur cadre, souvent joué avec les mains.
Structure Musicale
La structure musicale du Zar repose sur des motifs rythmiques répétitifs et des modes mélodiques traditionnels. Les rythmes du Zar sont souvent en 2/4 ou 4/4, créant une pulsation propice à la transe. La musique est modale, utilisant des échelles pentatoniques et des maqâms (modes arabes) tels que le Maqam Hijaz et le Maqam Bayati.
Les chants du Zar sont généralement responsoriaux, impliquant un dialogue entre le soliste et le chœur. Les paroles peuvent être des invocations spirituelles, des prières ou des récits mythologiques, souvent improvisés en fonction du contexte de la cérémonie.
Danses
La danse Zar est un élément essentiel du rituel, servant de moyen de communication avec les esprits. Les pas de danse sont souvent improvisés, mais suivent certains motifs traditionnels. Les danseurs se balancent, tournent et agitent les bras, imitant parfois les mouvements des esprits qu’ils cherchent à apaiser.
Les chorégraphies peuvent varier, mais incluent souvent des mouvements répétitifs et circulaires, conçus pour induire un état de transe. Les femmes, qui sont les principales participantes, portent généralement des robes amples qui accentuent leurs mouvements.
Exemples de Danses
– **Danse de Transe Zar** : Une vidéo exemplaire peut être trouvée sur YouTube, illustrant les mouvements caractéristiques du Zar
Exemples Musicaux
– **Performance de Zar Traditionnel** : Une performance typique du Zar, mettant en évidence l’utilisation des instruments traditionnels, est disponible
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– **Chants de Guérison Zar** : Un exemple de chants Zar utilisés dans un contexte de guérison peut être trouvé
Artistes
1. **Sheikha Naima** : Une figure emblématique du Zar égyptien, Sheikha Naima a consacré sa vie à la préservation des traditions du Zar. Sa musique et ses rituels sont respectés dans toute l’Égypte.
2. **Mazaher Ensemble** : Un groupe contemporain qui s’efforce de préserver et de promouvoir les traditions musicales du Zar. Leur musique est une combinaison de sons traditionnels et modernes.
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3. **Fawzy El Aiedy** : Bien que principalement connu pour sa musique arabe classique, El Aiedy a intégré des éléments du Zar dans ses compositions.
4. **The Nile Band** : Un groupe qui explore les racines africaines du Zar, incorporant des instruments et des rythmes traditionnels dans leurs performances.
5. **Aisha Ali** : Une danseuse et chercheuse qui a étudié les danses traditionnelles du Zar, contribuant à leur documentation et diffusion à l’international.
6. **Sheikha Soheir** : Une autre prêtresse du Zar, elle est connue pour ses cérémonies puissantes et sa voix captivante.
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Conclusion
Le Zar est bien plus qu’un simple style musical, c’est une tradition riche et complexe qui joue un rôle vital dans la vie spirituelle et sociale des communautés qui la pratiquent. Bien qu’il ait été marginalisé au fil des ans, le Zar continue d’exister grâce aux efforts des artistes et des communautés qui s’efforcent de préserver cette précieuse tradition culturelle. Que ce soit à travers la musique, la danse ou les rituels, le Zar reste une expression vivante de l’héritage spirituel et culturel de l’Égypte et de l’Afrique du Nord.