Origine
Le Fado Açoriano est une déclinaison insulaire du fado portugais traditionnel, apparu aux Açores dès le XIXe siècle sous l’influence des marins et migrants venus de Lisbonne et Coimbra. Il s’est développé particulièrement à Ponta Delgada (São Miguel), à Angra do Heroísmo (Terceira), et dans certains cercles littéraires des îles. Bien que proche du fado classique, le fado açoriano conserve des inflexions spécifiques, notamment une expression plus pastorale et parfois plus théâtrale.
Historique
Introduit par des officiers, des professeurs et des poètes continentaux, le fado s’implante dans les cafés littéraires et les salons bourgeois de Ponta Delgada au tournant du XXe siècle. Il est rapidement adopté et adapté par les artistes locaux. La spécificité des paysages et de la vie insulaire transparaît dans les textes. Dans les années 1920-1940, plusieurs artistes açoriens en popularisent les variantes. Aujourd’hui, ce style est perpétué par des groupes locaux et a été récemment redécouvert par la diaspora.
Structure musicale
Le fado açoriano suit la structure classique en strophes poétiques, souvent de type décasyllabique. Les tonalités mineures dominent, et l’interprétation met l’accent sur l’émotion et la retenue. Contrairement au fado lisboète, les modulations peuvent être moins complexes, mais parfois enrichies d’harmonies locales ou d’ornementations vocales particulières.
Instruments utilisés :
– Guitare classique
– Guitare portugaise (parfois de facture régionale)
– Viola da terra (fréquemment utilisée en accompagnement)
– Contrebasse (rarement, dans des versions modernes)
Danses associées :
Contrairement à d’autres styles folkloriques, le fado açoriano n’est pas associé à une danse. Il s’écoute en silence, dans une atmosphère intimiste, renforçant la tradition du « fado chanté seul » face au public.
Vidéo de performance :
Artistes / Groupes :
– Margarida Oliveira (São Miguel)
– Luís Bettencourt (Pico)
– Maria Clara de Sousa
– Grupo de Fados da Universidade dos Açores
Exemples musicaux :
– “Fado da Saudade Açoriana” – Margarida Oliveira
– “Cantiga da Ilha” – Luís Bettencourt
– “Fado das Nuvens” – Maria Clara
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