**Origine et Historique de l’Amadinda**
L’Amadinda est un style musical traditionnel originaire du Buganda, une région centrale du royaume d’Ouganda en Afrique de l’Est. Historiquement, l’Amadinda trouve ses racines dans les traditions musicales de la Cour royale du Buganda, un des plus grands royaumes de l’Afrique précoloniale. Ce style musical est intimement lié aux cérémonies royales, aux rituels et à la vie quotidienne des Baganda, le peuple du Buganda.
L’Amadinda est nommé d’après le xylophone amadinda, qui est l’instrument principal utilisé dans cette musique. Ce xylophone est traditionnellement joué par trois musiciens et est considéré comme un symbole culturel significatif pour la communauté Baganda. À l’époque précoloniale, l’Amadinda jouait un rôle central dans le maintien des traditions orales, permettant de raconter des histoires, de transmettre des savoirs et d’exprimer des identités culturelles.
Le roi Mutesa I, qui a régné de 1856 à 1884, a été un mécène notable de l’Amadinda. Sous son règne, la musique a prospéré, devenant un outil diplomatique pour impressionner les hôtes étrangers. En outre, l’Amadinda a été utilisée pour renforcer les hiérarchies sociales, accompagnant les cérémonies de couronnement, les mariages royaux et les funérailles.
**Instruments**
L’élément central de l’Amadinda est le xylophone amadinda lui-même. Ce xylophone est généralement fabriqué à partir de bois de bananier et comporte entre 12 et 15 lames. Chaque lame est soigneusement accordée pour produire une gamme pentatonique, qui est typique des musiques africaines traditionnelles. Le cadre est souvent soutenu par des fourchettes en bois, et les lames sont maintenues en place avec des cordes de fibres naturelles.
Les instruments de percussion, tels que les tambours (entenga), accompagnent souvent l’amadinda. Ces tambours ajoutent des couches rythmiques complexes et sont cruciaux pour la danse et l’accompagnement vocal. Les percussions sont généralement fabriquées à partir de bois dur et de peaux d’animaux, et leur fabrication est considérée comme un artisanat hautement spécialisé dans la culture Baganda.
**Structure Musicale**
La musique de l’Amadinda est caractérisée par une polyphonie complexe où plusieurs motifs rythmiques et mélodiques s’entrelacent. Le style utilise souvent un mode pentatonique, mais peut également incorporer d’autres échelles en fonction du contexte et des interprètes.
La structure musicale repose sur l’interaction entre trois musiciens, chacun jouant un rôle distinct. Le premier musicien joue une mélodie de base, tandis que le deuxième ajoute une contre-mélodie en décalage rythmique, créant un effet de canon. Le troisième musicien ajoute des improvisations, enrichissant le tissu sonore global. Cette interaction dynamique est un exemple de l’esthétique musicale collective qui est au cœur de la musique traditionnelle africaine.
**Danses**
Les danses associées à l’Amadinda sont aussi variées que les contextes dans lesquels elles sont exécutées. Les pas de danse sont souvent vigoureux et expressifs, reflétant l’énergie rythmique de la musique. Les mouvements incluent des sauts, des tours et des pas glissés, exécutés avec une précision qui met en valeur l’habileté des danseurs.
Une danse typique commence par une procession où les danseurs entrent en file, souvent en costumes traditionnels colorés. Les mouvements sont synchronisés avec les motifs rythmiques, et il n’est pas rare que les danseurs improvisent pour dialoguer avec les musiciens.
**Exemples de Danses**
**Exemples Musicaux**
L’Amadinda a été enregistrée et interprétée par divers ensembles, tant en Ouganda qu’à l’international.
– Une performance authentique du xylophone Amadinda par des musiciens traditionnels :
– Une interprétation moderne qui fusionne l’Amadinda avec d’autres genres musicaux :
**Artistes Majeurs et Moins Connus**
1. **Albert Ssempeke** : Un maître réputé de l’Amadinda, Albert Ssempeke a été formé dans la tradition de la Cour royale du Buganda. Sa musique est ancrée dans les traditions mais intègre également des influences contemporaines.
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2. **James Makubuya** : Un professeur et interprète, Makubuya a contribué à la diffusion de l’Amadinda au-delà des frontières ougandaises, enseignant dans des universités américaines et participant à des concerts internationaux.
3. **Moses Matovu** : Connu pour ses compétences en fusion musicale, Moses Matovu a incorporé le xylophone amadinda dans plusieurs de ses compositions modernes.
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4. **Rachel Magoola** : Membre de Afrigo Band, Rachel a souvent utilisé l’Amadinda dans ses enregistrements pour ajouter une dimension culturelle profonde à sa musique.
5. **Samite Mulondo** : Un artiste ougandais qui combine l’Amadinda avec des influences de la musique du monde, Samite a été un ambassadeur de la culture ougandaise à travers ses tournées internationales.
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6. **Nabagereka Sylvia Nagginda** : Bien que principalement connue comme la reine du Buganda, elle a été une promotrice active de la culture Amadinda à travers des initiatives culturelles et des événements.
L’Amadinda reste un pilier vivant de la culture ougandaise, témoignant de la richesse et de la profondeur des traditions musicales africaines. Sa capacité à s’adapter et à évoluer avec le temps, tout en conservant ses racines profondes, en fait un genre unique et précieux sur la scène mondiale.