Origine

Le haka est une danse chantée d’origine māorie, traditionnellement exécutée par les peuples autochtones de Nouvelle-Zélande. Le terme « haka » peut se traduire par « danse » ou « chant accompagné de mouvements ». Cette forme artistique est profondément enracinée dans la culture māorie et représente bien plus qu’une simple performance : elle est une expression d’identité, de communauté et de force.

Les Māoris croient que le haka a été créé par le dieu du soleil Tama-nui-te-rā et sa femme Hine-raumati, la déesse de l’été. Leur fils, Tane-rore, est considéré comme le créateur du haka, ses mouvements représentant le frémissement de l’air chaud en été. Le haka était utilisé à la fois dans des contextes de guerre pour intimider l’ennemi et dans des contextes sociaux pour accueillir des invités, célébrer des événements ou raconter des histoires.

Historique

Historiquement, le haka a évolué à travers les siècles, en se diversifiant et en s’adaptant aux besoins et aux contextes sociaux des Māoris. Initialement, le haka était principalement exécuté par des guerriers avant de partir au combat. Dans ce contexte, il servait à galvaniser les troupes, à démontrer leur courage et à intimider l’ennemi. Des figures historiques telles que le chef Te Rauparaha du peuple Ngāti Toa ont popularisé des formes spécifiques de haka. Te Rauparaha est souvent associé au célèbre « Ka Mate », un haka qu’il aurait composé pour célébrer sa survie face à ses ennemis.

Au fil du temps, l’usage du haka s’est élargi pour inclure des célébrations, des commémorations et des cérémonies de bienvenue. Par exemple, lors de l’arrivée du capitaine James Cook en Nouvelle-Zélande au 18ème siècle, les Māoris ont utilisé le haka pour exprimer leur défi et leur accueil. Au 20ème siècle, avec l’émergence du rugby comme sport national en Nouvelle-Zélande, le haka a trouvé une nouvelle plateforme. L’équipe nationale de rugby, les All Blacks, a adopté le haka « Ka Mate » comme rituel d’avant-match, contribuant à sa renommée mondiale.

Instruments

Traditionnellement, le haka ne repose pas sur l’accompagnement d’instruments de musique. La performance s’appuie sur la voix, le corps et les mouvements des interprètes pour créer un rythme et une intensité. Cependant, dans certains contextes cérémoniels, d’autres formes de musiques māories peuvent inclure des instruments tels que le pūtātara (conque), le pūrerehua (instrument à vent), et le poi (balles attachées à des cordelettes utilisées pour marquer le rythme).

– **Pūtātara** : Cette conque est soufflée pour marquer le début ou la fin d’une cérémonie. Elle est composée d’une coquille de mollusque avec un embout en bois ou en pierre.

– **Pūrerehua** : Cet instrument à vent produit un bourdonnement lorsqu’il est tourné dans l’air. Il est souvent utilisé dans des contextes rituels pour invoquer des esprits ou communiquer avec le monde spirituel.

– **Poi** : Bien que principalement utilisé dans les danses féminines, le poi peut parfois accompagner un haka pour ajouter une dimension rythmique.

Structure Musicale

Le haka se caractérise par une structure rythmique et une mélodie simples mais puissantes. Les chants qui accompagnent le haka sont souvent en mode diatonique, avec une utilisation limitée de l’harmonie. Cependant, l’accent est mis sur le rythme, les percussions corporelles et l’intonation collective.

Les phrases musicales du haka sont généralement courtes et répétitives, renforçant leur impact émotionnel et leur mémorisation. Les percussions corporelles, telles que les frappements de mains, les battements de pied, et les coups sur la poitrine, fournissent une base rythmique dynamique qui soutient le chant. L’intonation est souvent forte et vigoureuse, avec des cris et des accents vocaux pour accentuer le message.

Danses

Les danses associées au haka sont tout aussi importantes que la musique elle-même. Elles consistent en une série de mouvements codifiés qui expriment des émotions et des intentions spécifiques. Les gestes des bras, les mouvements des jambes, et les expressions faciales intenses jouent un rôle crucial dans la performance.

– **Wiri** : Un tremblement rapide des mains, symbolisant la chaleur qui émane de la terre.

– **Pukana** : Des yeux écarquillés et une langue tirée pour exprimer la férocité et l’intimidation.

– **Waewae takahia** : Le piétinement des pieds pour marquer le rythme et affirmer la présence.

– **Ngunguru** : Des mouvements de tête et de corps qui accompagnent les chants, renforçant le message.

Ces mouvements sont intégrés dans une chorégraphie collective où l’unité et la synchronisation des danseurs sont essentielles pour transmettre la force et la cohésion du groupe.

Exemples de Danses

– **Ka Mate** : Le haka le plus célèbre, souvent exécuté par les All Blacks.

– **Kapa o Pango** : Un haka plus moderne, également utilisé par les All Blacks, qui inclut des mouvements et des paroles contemporains.

Exemples Musicaux

– **Ka Mate par Ngāti Toa** : Une interprétation traditionnelle du célèbre haka par la tribu Ngāti Toa.

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– **Te Rauparaha par des groupes māoris locaux** : Une performance moins connue, mettant en avant un haka régional.

Artistes

– **Te Rauparaha (1768-1849)** : Chef de guerre et compositeur du célèbre haka « Ka Mate ». Sa vie et ses exploits sont célébrés dans de nombreux récits et chants.

– **Ngāti Toa** : Une iwi (tribu) célèbre pour son rôle dans la préservation et la transmission du haka « Ka Mate ». Leur interprétation est un modèle pour de nombreuses performances.

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– **All Blacks** : L’équipe nationale de rugby de Nouvelle-Zélande, connue pour ses performances de haka avant chaque match. Leur version de « Ka Mate » et « Kapa o Pango » a popularisé le haka dans le monde entier.

– **Haka for Life** : Un groupe qui utilise le haka pour promouvoir la santé mentale et le bien-être dans les communautés māories.

– **Te Matatini** : Un festival biennal consacré aux arts de la scène māoris, où de nombreux groupes présentent des haka et d’autres formes de danses et chants traditionnels.

– **Waka Huia** : Un groupe culturel māori qui a remporté plusieurs prix pour ses interprétations de haka et autres chants māoris.

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Le haka continue d’évoluer et de s’adapter, tout en restant une expression puissante de la culture et de l’identité māories. Il constitue un pont entre les traditions ancestrales et les pratiques contemporaines, unissant les Māoris et leur héritage à travers le temps et l’espace.

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