Origine
Le Kumina est un style musical et une forme de danse qui trouve ses racines en Jamaïque, mais ses origines sont profondément ancrées dans les traditions africaines. Il est particulièrement associé aux villages de St. Thomas, Portland, et St. Mary dans l’est de la Jamaïque. Le Kumina est souvent considéré comme une expression culturelle des descendants des Congos qui ont été amenés en Jamaïque lors de la traite transatlantique des esclaves. Ces esclaves ont réussi à préserver certains aspects de leur culture et de leurs pratiques spirituelles, ce qui a permis à des traditions comme le Kumina de survivre et de s’épanouir.
Historique
Le Kumina est l’une des nombreuses pratiques culturelles afro-jamaïcaines qui ont survécu malgré les défis posés par l’esclavage et la colonisation. Il a évolué au cours des siècles en intégrant des éléments de la culture jamaïcaine tout en préservant ses racines africaines. Pendant la période de l’esclavage, les colons ont souvent tenté de supprimer ces pratiques culturelles, les considérant comme des formes de rébellion. Cependant, les esclaves ont utilisé le Kumina comme un moyen de résistance spirituelle et culturelle.
Après l’abolition de l’esclavage en 1838, le Kumina a continué à jouer un rôle vital dans les communautés afro-jamaïcaines. Il est devenu un moyen de rassembler les gens pour des cérémonies religieuses, des funérailles, des mariages et d’autres événements sociaux. Au fil du temps, le Kumina a également influencé d’autres genres musicaux jamaïcains, notamment le reggae et le dancehall.
Instruments
Le Kumina utilise une variété d’instruments traditionnels pour créer son son distinctif. Les tambours jouent un rôle central dans la musique Kumina, et il existe plusieurs types de tambours utilisés dans ces performances :
1. **Tambour Kbandu** : C’est un tambour basse, généralement fabriqué à partir d’un tronc d’arbre creusé. Il produit un son profond et résonnant qui forme la base rythmique du Kumina.
2. **Tambour Playing Cast** : Ce tambour est plus petit et a un son plus aigu. Il est utilisé pour jouer des motifs rythmiques plus complexes et entrelacés avec le tambour Kbandu.
3. **Shak-Shak** : Aussi connu sous le nom de maracas, cet instrument à percussion ajoute une texture rythmique supplémentaire avec son son de shaker.
4. **Grater** : Un grattoir en métal qui est frotté avec un bâton pour produire un son rythmique distinctif.
Ces instruments sont souvent accompagnés de chants vocaux qui sont essentiels à la performance de Kumina. Les chanteurs utilisent des techniques vocales africaines traditionnelles, y compris des appels et des réponses.
Structure Musicale
La musique Kumina est basée sur des rythmes polyrythmiques complexes qui sont typiques des traditions musicales africaines. Les tambours jouent des motifs interconnectés qui créent une texture rythmique riche et dynamique. La structure harmonique du Kumina est relativement simple, avec un accent sur les intervalles de quarte et de quinte parfaites, qui sont courants dans de nombreuses musiques africaines.
La mélodie dans Kumina est souvent modale, utilisant des échelles pentatoniques et heptatoniques qui donnent à la musique son caractère distinctif. Les chants sont généralement improvisés sur place, bien qu’ils puissent également suivre des motifs mélodiques traditionnels transmis de génération en génération.
Danses
Les danses Kumina sont tout aussi essentielles que la musique elle-même. Elles sont souvent exécutées lors de cérémonies religieuses et sont considérées comme un moyen de communication avec les ancêtres. Les pas de danse Kumina sont caractérisés par des mouvements circulaires et des rotations du corps, qui symbolisent le cycle de la vie et de la mort.
Un pas de danse commun est le « shuffle », où les danseurs glissent leurs pieds sur le sol tout en se déplaçant en cercle autour des tambours. Les danseurs peuvent également effectuer des mouvements de balancement des bras et de la tête, en synchronisation avec les rythmes des tambours.
Exemples de danses
Pour voir des exemples de danses Kumina, vous pouvez consulter les vidéos suivantes sur YouTube :
Exemples musicaux
Voici quelques exemples de musique Kumina, qui illustrent la diversité et la richesse de ce style musical :
Artistes
Plusieurs artistes ont contribué à la préservation et à la promotion du Kumina en Jamaïque. Voici quelques-uns des artistes les plus notables :
1. **Bongo Herman** : Bongo Herman est un percussionniste jamaïcain renommé qui a joué un rôle crucial dans la diffusion de la musique Kumina. Sa maîtrise des tambours traditionnels en a fait un artiste respecté dans le monde entier.
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2. **Count Ossie** : Un autre musicien influent, Count Ossie a incorporé des éléments de Kumina dans son groupe de musique nyabinghi, contribuant ainsi à l’évolution du reggae.
3. **The Mystic Revelation of Rastafari** : Ce groupe a intégré des rythmes et des chants Kumina dans leurs performances, créant un lien entre le Kumina et le mouvement rastafari.
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4. **Nanny of the Maroons** : Bien qu’elle ne soit pas une artiste au sens traditionnel, cette héroïne nationale jamaïcaine est souvent associée à la préservation des traditions culturelles africaines, y compris le Kumina.
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5. **Cedric « Im » Brooks** : Un saxophoniste et flûtiste jamaïcain qui a incorporé des éléments de Kumina dans sa musique, fusionnant le jazz, le reggae et les rythmes traditionnels.
6. **Bunny Wailer** : Membre fondateur des Wailers, il a également exploré les racines africaines de la musique jamaïcaine, y compris le Kumina.
Conclusion
Le Kumina est bien plus qu’un simple style musical; c’est une expression vivante de l’héritage africain en Jamaïque. Il continue de jouer un rôle vital dans les cérémonies religieuses et les événements culturels, tout en influençant divers genres musicaux jamaïcains. Grâce à la passion et au dévouement des artistes et des communautés qui préservent ces traditions, le Kumina reste une force culturelle dynamique et résiliente.