**Origine de la Musique Siku**
La musique siku trouve ses racines dans les cultures autochtones des Andes, principalement en Bolivie, au Pérou et en Équateur. Le terme « siku » désigne une flûte de pan en Quechua et en Aymara, langues autochtones parlées dans cette région. Le siku est bien plus qu’un simple instrument; il est un symbole culturel et un vecteur de l’identité andine. Les peuples autochtones utilisent le siku dans divers contextes sociaux et rituels, soulignant son importance dans la vie communautaire.
**Historique**
Les origines du siku remontent à l’époque précolombienne, bien avant l’arrivée des conquistadors espagnols. Les Incas, ainsi que d’autres civilisations andines comme les Tiwanaku et les Nazca, ont intégré cet instrument dans leur musique rituelle et cérémonielle. Le siku faisait partie intégrante des célébrations religieuses, des cérémonies agricoles et des rituels de passage.
L’arrivée des Espagnols au XVIe siècle a bouleversé la culture musicale andine. Cependant, malgré les tentatives de suppression des traditions autochtones, le siku a survécu. Il est resté un symbole de résistance et d’identité. La musique siku s’est ensuite adaptée et a évolué en incorporant des influences occidentales tout en préservant ses caractéristiques distinctives.
Au XXe siècle, la musique siku a connu une résurgence, notamment grâce à des mouvements de renaissance culturelle en Bolivie et au Pérou. Des festivals ont été organisés pour célébrer et revitaliser la musique traditionnelle, et le siku a retrouvé sa place dans la culture populaire.
**Instruments**
Le principal instrument de la musique siku est, bien sûr, le siku lui-même, une flûte de pan composée de tubes de bambou ou de roseau de différentes longueurs, disposés en deux rangées. Chaque rangée est jouée par un musicien différent, créant un effet de dialogue mélodique. Il existe plusieurs types de s’ikuris (joueurs de siku) selon la région, chacun avec ses propres variantes de l’instrument, telles que le zampoña et l’antara.
Outre le siku, d’autres instruments accompagnent souvent cette musique, tels que :
– **Le bombo** : un grand tambour en peau d’animal, qui donne le rythme à l’ensemble musical.
– **Les charangos** : petites guitares à cinq cordes doubles, souvent fabriquées à partir de carapaces de tatou.
– **Les quenas** : flûtes droites en bois ou en os, offrant une sonorité douce et mélodieuse.
– **Les tarkas** : flûtes en bois à embouchure terminale, produisant un son plus grave et plus nasal.
**Structure Musicale**
La musique siku se caractérise par son mode pentatonique, typique des musiques traditionnelles andines. Les mélodies sont souvent répétitives, avec des variations subtiles qui créent une atmosphère hypnotique. L’harmonie est principalement basée sur des intervalles de quarte et de quinte, évitant les accords complexes des musiques occidentales.
Les compositions sont généralement binaires ou ternaires, avec des sections distinctes qui alternent entre des passages solennels et des moments plus festifs. Les rythmes sont souvent syncopés, reflétant la danse et le mouvement des interprètes.
**Danses Associées**
La musique siku est souvent accompagnée de danses, qui font partie intégrante des célébrations culturelles. Les pas de danse sont variés et souvent improvisés, mais ils suivent généralement une structure de base. Les danseurs se déplacent en cercle ou en ligne, souvent en synchronisation avec les rythmes du bombo.
Les chorégraphies incluent des mouvements de balancement, des sauts et des rotations, symbolisant des éléments de la nature ou racontant des histoires traditionnelles. Les costumes portés lors de ces danses sont colorés et ornés de motifs symboliques, représentant la richesse des traditions andines.
**Exemples de Danses**
Certaines danses emblématiques accompagnent la musique siku, telles que la danse des Suri Sicuris, où les danseurs imitent le mouvement des oiseaux. Une vidéo illustrant cette danse peut être trouvée ici :
**Exemples Musicaux**
La musique siku est riche en exemples variés, allant des interprétations traditionnelles aux compositions modernes. Un exemple célèbre est « El Condor Pasa », bien que souvent joué à la quena, il est parfois interprété avec le siku. Une interprétation notable peut être visionnée ici :
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Pour une interprétation plus traditionnelle, le groupe Los Kjarkas propose des morceaux authentiques qui mettent en valeur le son distinctif du siku, comme dans cette performance :
**Artistes Majeurs et Moins Connus**
1. **Los Kjarkas** : Fondé en Bolivie, ce groupe est l’un des plus connus pour la promotion de la musique andine. Leur utilisation du siku et d’autres instruments traditionnels a joué un rôle crucial dans la popularisation de cette musique à l’international.
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2. **Savia Andina** : Un autre groupe bolivien emblématique, Savia Andina a été formé dans les années 1970 et a contribué à la renaissance de la musique andine. Leur répertoire inclut de nombreux morceaux mettant en avant le siku.
3. **Inti-Illimani** : Groupe chilien formé dans les années 1960, Inti-Illimani a intégré le siku dans son interprétation de la musique andine, apportant une touche moderne tout en respectant les traditions.
4. **Rumillajta** : Ce groupe bolivien est connu pour ses arrangements complexes et ses performances vibrantes, mettant en lumière le siku parmi d’autres instruments andins.
5. **Los Jairas** : Pionniers dans la fusion de la musique andine traditionnelle avec des éléments modernes, Los Jairas ont largement contribué à la diffusion du siku à travers le monde.
6. **Kjantu** : Moins connu mais tout aussi talentueux, ce groupe se spécialise dans l’interprétation authentique du répertoire andin, avec une place centrale pour le siku.
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La musique siku, avec ses racines profondes et son évolution constante, continue d’être un pilier culturel pour les peuples andins. Elle incarne l’esprit de résistance et de célébration, reliant passé et présent à travers des mélodies envoûtantes et des rythmes entraînants.