Origine
Le shamisen est un instrument de musique à cordes pincées originaire du Japon, particulièrement associé à la région de Tokyo et plus largement à la culture musicale asiatique. Cet instrument à trois cordes, qui ressemble à un luth, est joué avec un plectre appelé bachi. Le shamisen est une part intégrante de la musique japonaise traditionnelle et est souvent utilisé pour accompagner le chant populaire, le théâtre kabuki, le bunraku (théâtre de marionnettes) et d’autres formes d’art performatif.
L’origine du shamisen remonte au sanshin, un instrument à trois cordes originaire d’Okinawa, lui-même inspiré du sanxian chinois. Le sanshin a été introduit au Japon au XVIe siècle et a évolué pour donner naissance au shamisen. Cette évolution a été influencée par les échanges culturels entre Okinawa et le Japon continental, ainsi que par les adaptations locales qui ont façonné l’instrument en fonction des préférences esthétiques japonaises.
Historique
L’histoire du shamisen est profondément enracinée dans la culture et les traditions japonaises. Introduit à l’ère Muromachi (1336-1573), il est devenu populaire durant l’ère Edo (1603-1868). À cette époque, le shamisen était un instrument privilégié dans les maisons de thé et les quartiers de plaisir de Tokyo, alors appelée Edo. Il était souvent joué par les geishas, qui utilisaient sa musique pour divertir les clients.
L’une des figures marquantes du développement du shamisen est Yatsuhashi Kengyo (1614-1685), qui a contribué à l’intégration de cet instrument dans la musique classique japonaise. Kengyo, un musicien aveugle, a adapté de nombreuses pièces pour le shamisen, enrichissant le répertoire de l’instrument.
Durant l’ère Meiji (1868-1912), le Japon a connu une période de modernisation rapide, et le shamisen a subi des changements pour s’adapter aux nouvelles influences culturelles. Bien que cet instrument ait perdu une partie de sa popularité au profit de la musique occidentale, il a conservé une place importante dans la culture japonaise grâce à son rôle dans les arts traditionnels comme le kabuki et le bunraku.
Évolution et Place Culturelle
Le shamisen a toujours été plus qu’un simple instrument de musique ; il est un symbole de l’identité culturelle japonaise. Sa sonorité distincte évoque le passé du Japon, tout en étant adaptable aux styles musicaux modernes. Le shamisen a joué un rôle crucial dans les événements sociaux et culturels, servant de lien entre les générations.
Aujourd’hui, le shamisen est enseigné dans de nombreuses écoles de musique au Japon et à l’étranger. Il est également présent dans divers festivals culturels à travers le pays, notamment le Festival Gion à Kyoto, où il est joué lors des défilés et des spectacles.
Instruments
Le shamisen est composé de plusieurs parties :
1. **Do** : Le corps de l’instrument, souvent fabriqué en bois de santal ou de cèdre, recouvert de peau de chat ou de chien pour produire une résonance particulière.
2. **Sao** : Le manche, qui est généralement en bois dur, comme le rosewood ou l’ébène.
3. **Itomaki** : Les chevilles utilisées pour accorder les cordes.
4. **Bachi** : Le plectre en forme de spatule utilisé pour pincer les cordes. Il peut être en ivoire, en bois ou en plastique.
Outre le shamisen, d’autres instruments peuvent accompagner le chant populaire japonais, comme le koto (une cithare à 13 cordes), le shakuhachi (une flûte en bambou), et le taiko (un tambour japonais).
Structure Musicale
Le style musical du shamisen repose sur des modes traditionnels japonais. Voici quelques éléments clés de sa structure musicale :
– **Modes et Échelles** : Le shamisen utilise des modes pentatoniques, comme le mode in et le mode yo, qui diffèrent des échelles occidentales par l’absence de demi-tons.
– **Harmonie** : La musique pour shamisen est souvent monophonique, mais elle peut intégrer des harmonies simples par l’ajout d’autres instruments.
– **Mélodie** : Les mélodies sont souvent ornementées de vibratos, de glissandos et d’autres techniques expressives propres au shamisen.
– **Rythme** : Les compositions sont souvent en mesure ternaire, bien que des variations rythmiques complexes puissent être introduites par le joueur.
Danses
Les danses accompagnant la musique de shamisen sont variées et reflètent souvent les thèmes des chansons. Les pas de danse sont souvent gracieux et mesurés, mettant en valeur la fluidité et l’élégance des mouvements.
Pas et Chorégraphies
– **Mai** : Une danse lente et élégante, souvent associée aux geishas, qui utilise des mouvements de bras fluides et des pas glissés.
– **Odori** : Une danse plus vive, souvent utilisée dans les festivals, qui inclut des sauts et des mouvements de pieds plus rapides.
– **Bon Odori** : Une danse folklorique exécutée lors des festivals Obon, caractérisée par des mouvements circulaires et des gestes de mains simples.
Exemples de Danses
Exemples Musicaux
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Artistes
Kineya Katsuroku
Kineya Katsuroku est un maître du shamisen et un interprète reconnu dans le monde du kabuki. Né en 1950 à Tokyo, il a commencé à étudier le shamisen dès l’âge de six ans. Katsuroku est connu pour sa virtuosité et sa capacité à interpréter les pièces classiques avec une intensité émotionnelle remarquable.
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Agatsuma Hiromitsu
Né en 1973, Hiromitsu Agatsuma est un musicien de shamisen moderne qui a su fusionner les styles traditionnels avec des influences contemporaines. Il a remporté de nombreux prix pour ses compositions innovantes et ses performances captivantes.
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Yoshida Brothers
Les frères Yoshida, Ryoichiro et Kenichi, sont célèbres pour leur style de jeu dynamique qui intègre des éléments de rock et de musique électronique. Ils ont contribué à populariser le shamisen auprès d’un public international.
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Fujii Keiko
Keiko Fujii est une interprète de shamisen renommée pour son approche minimaliste et introspective de la musique traditionnelle. Elle a étudié sous la tutelle de maîtres réputés et se produit régulièrement dans des festivals de musique japonaise.
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Takeo Yamashita
Compositeur et joueur de shamisen, Takeo Yamashita est reconnu pour ses contributions à la musique de film et de télévision au Japon. Son style unique fusionne le shamisen avec des arrangements orchestraux modernes.
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Masahiro Nitta
Masahiro Nitta est un virtuose du shamisen, spécialisé dans le style Tsugaru. Il a commencé à jouer à un très jeune âge et a remporté plusieurs compétitions nationales. Il est connu pour ses performances énergiques et son jeu technique impressionnant.
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Conclusion
Le shamisen et les chants populaires japonais sont des éléments essentiels de la culture musicale du Japon. Leur riche histoire, leur structure musicale unique et leur influence sur la danse et l’art scénique continuent d’inspirer les musiciens et les danseurs du monde entier. Le shamisen, en particulier, témoigne de la capacité du Japon à préserver ses traditions tout en embrassant l’innovation et l’évolution culturelle.