Origine
Le son jarocho trouve ses racines dans la région de Veracruz, au Mexique, et est le produit d’un métissage culturel entre les influences indigènes, africaines et espagnoles. Cette fusion a donné naissance à une musique vibrante qui incarne l’esprit festif et communautaire de la région. Le terme « jarocho » est souvent utilisé pour désigner les habitants de Veracruz, et par extension, leur style musical.
Historique
Le son jarocho s’est développé au cours des siècles, à partir du XVIe siècle, lorsque les Espagnols ont amené des esclaves africains au Mexique. Ces esclaves ont apporté avec eux leurs rythmes et instruments, qui se sont mélangés avec ceux des Espagnols et des peuples indigènes de la région. Des villes comme Tlacotalpan et Santiago Tuxtla ont joué un rôle crucial dans l’évolution de ce style musical, servant de foyers culturels où les traditions musicales se sont épanouies.
Au XIXe siècle, le son jarocho a commencé à gagner en popularité au-delà de Veracruz, notamment grâce à des figures comme Andrés Huesca, qui a introduit cette musique dans la capitale mexicaine. Au XXe siècle, le son jarocho a connu un renouveau avec des groupes comme Los Cojolites et Mono Blanco, qui ont renouvelé l’intérêt pour cette musique traditionnelle tout en la modernisant.
Instruments
Les instruments principaux du son jarocho incluent :
– **La jarana jarocha** : Une petite guitare à huit cordes, élément central du son jarocho. Elle est souvent utilisée pour fournir le rythme et l’harmonie.
– **Le requinto jarocho** : Une guitare plus petite et à quatre cordes, utilisée pour les mélodies et les solos. Elle est souvent jouée avec un plectre.
– **L’arpa jarocha** : Une harpe diatonique qui ajoute une richesse harmonique et une profondeur sonore aux ensembles de son jarocho.
– **Le pandero** : Un tambourin qui ajoute des accents rythmiques et est essentiel dans l’ensemble percussif.
– **Le quijada** : Une mâchoire d’âne séchée, utilisée comme instrument de percussion.
Structure Musicale
Le son jarocho est généralement basé sur des structures harmoniques simples, souvent en mode majeur, avec un accent particulier sur les progressions d’accords I-IV-V. Les mélodies sont souvent joyeuses et syncopées, et l’improvisation joue un rôle clé, tant dans la musique que dans les paroles. Les chansons sont composées de couplets appelés « coplas », et les interprètes peuvent improviser de nouveaux couplets en fonction de l’ambiance et des événements.
Danses
Les danses associées au son jarocho, comme le fandango, sont dynamiques et festives. Elles se déroulent souvent sur une plate-forme en bois appelée « tarima », où les danseurs créent des percussions avec leurs pas. Les pas de danse incluent des mouvements de pied rapides et rythmés, appelés « zapateado », qui sont essentiels pour maintenir le rythme.
Exemples de Danses
– « La Bamba » est l’une des danses les plus emblématiques du son jarocho. Elle est exécutée avec des mouvements de pied rapides et des figures chorégraphiques complexes.
Exemples Musicaux
– « La Bamba » est sans doute l’exemple le plus célèbre du son jarocho, popularisé internationalement par Ritchie Valens.
– « El Cascabel » est une autre chanson populaire qui montre la virtuosité du requinto jarocho.
Artistes
– **Andrés Huesca** : Un des premiers artistes à populariser le son jarocho à Mexico et à l’étranger.
– **Los Cojolites** : Un groupe contemporain qui a joué un rôle clé dans le renouveau du son jarocho.
– **Mono Blanco** : Connu pour avoir revitalisé le son jarocho dans les années 1980.
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– **Tlen-Huicani** : Ce groupe est connu pour ses performances qui mettent en valeur l’arpa jarocha.
– **Son de Madera** : Un autre groupe moderne qui a contribué à la renaissance du son jarocho.
– **Lila Downs** : Bien qu’elle ne soit pas exclusivement une artiste de son jarocho, elle a intégré ce style dans son répertoire.